N’en déplaise à Monsieur le Président

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Un membre de l’ASAF

Association de soutien à l'Armée Française

Introduction

N’en déplaise à Monsieur le Président de la République s’exprimant à propos des célébrations du 11 novembre 2018, l’Armée française de 1914-1918 était bien l’armée de la nation, « l’armée de masse de la nation ». Cette affirmation figure en fiche 30 de l’ouvrage collectif « 99 questions sur … la défense » (sous la direction de Paul-Henri GARCIA, SCEREN, CRDP Languedoc-Roussillon, 2004, 231 p.). Les déclarations de notre Président auraient pu laisser croire qu’en 1914 nos armées étaient composées de citoyens armés sans aucune formation, commandés par des officiers sanguinaires ! Les choses ne sont pas si simples, il y a eu des excès, des mutineries et leur répression (il y en eut des deux côtés).

Selon Paul-Henri GARCIA et alii. (2004, fiche 81), « En 1911, devant la menace allemande, la durée du service est étendue à 3 ans, permettant de disposer de recrues très instruites quand le conflit éclate. ». Selon un ouvrage de Pierre MIQUEL (Les pantalons rouges : la tranchée, SELECTION – Sélection biblio) d’après Arthème-Fayard, 2002), nous assistons à la déclaration de guerre dans un village du Bourbonnais (région de Montluçon) où un fermier avait fait son service dans l’artillerie à cheval (7 ans) et en était sorti sous-officier (maréchal chef des logis) avant de retourner à sa ferme. Un des fils a devancé l’appel, dans l’artillerie (ne voulant pas passer le bachot). Le 2 août 1914, le tocsin appelle à la mobilisation. « Tous [sont] résolus à faire leur devoir et à partir. » ! La réquisition des animaux (chevaux de trait en particulier, boeufs, ) commence. Tous les hommes de 20à 48 ans vont partir. Il y a parmi eux des gradés, les hommes commencent à être équipés (sac à dos, cartouchière, pelle, scie articulée, Lebel bien graissé, gourde d’étain, baïonette, etc.). Y compris une plaque d’identité à chaînette. Ce scénario, avec l’embarquement dans les trains se renouvellera partout en France. Ce sont en majorité de solides réservistes (ici un caporal venu de sa ferme), paysans-soldats qui vont rejoindre dans les casernes les conscrits des classes en cours d’instruction ou déjà instruits ! Le départ pour le front est proche, le 7 août au matin, sous des jets de fleurs. Les kilomètres à pied succèderont aux trajets en train, en bataillons ordonnés et encadrés. On est loin de civils mobilisés et armés à la hâte. Les Montluçonnais seront engagés à Thaon-les-Vosges (région du Donon, Vosges) avec l’appui du « Saint Soixante-Quinze » (artillerie divisionnaire)… Je ne vais pas ici raconter la guerre de 1914-18.👌 La suite durera 4 ans.

Relisez bien notre histoire, Monsieur le Président Emmanuel MACRON😁 ! L’armée française de 1914-18 était une véritable armée républicaine et citoyenne face aux allemands (bavaro-austro-prussiens) sanguinaires (prises d’otages, occupation musclée, fusillades de civils, etc.), ceux qui ont évacué en 1918, après l’armistice, les départements occupés, en ravageant méthodiquement, scientifiquement ce que la mitraille n’avait pas écrasé ! Une préfiguration de la guerre de 1939-45 et de son occupation, car l’armistice n’est pas la paix ! La bataille de Verdun fut un exemple de résistance de nos soldats qui ont refusé qu’un seul pouce de territoire national ne soit cédé !

Abraracourcix
AA-IHEDN 1985

Bibliographie (pour aller plus loin)

« 99 questions … sur la Défense ».- Paul-Henri GARCIA el alii. (Ouvrage collectif sous la direction de), SCEREN – CRDP Languedoc-Roussillon (Montpellier), 232 p., 1 annexe.

Ici on s'honore du titre de Citoyen

Un volontaire de la Réserve Citoyenne de  la Gendarmerie Nationale

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