Le salafisme vs la république

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Problèmatique

Allah Akbar

Le salafisme, selon divers auteurs islamologues, est une doctrine de musulmans regroupés en communautés, en apparence inoffensives. De nombreuses échoppes communautaires fleurissent. 

Elles offrent la possibilité de se vêtir en vêtements islamiques autant qu’en produits de beauté orientaux et en livres saints (Selon Mohamed SIFAOUI : Le salafisme en 10 questions, 07/11/2009 – dont nous nous sommes largement inspirés).

1 – Qu’est-ce que le salafisme ?

Le terme salafisme puise sa racine dans le mot arabe salaf qui signifie « les prédécesseurs ». On parle aussi d’essalaf essalah ou de « pieux prédécesseurs », désignant ainsi les tout premiers compagnons du prophète Muhammad (Mahomet). De nos jours, les salafistes les veulent pour exemple, appelant à un retour à un « islam des origines », celui du VIIe Siècle. Ils veulent un islam expurgé de la bidaâ ou des « innovations blamâbles » (boko haram). De leur point de vue, ces innovations pervertissent l’islam. C’est un rejet absolu de toutes les idées humanistes, des principes philosophiques tels la démocratie ou la laïcité. C’est l’école fondée par l’imam Ahmed ibn Hambal (780-855) au IXe siècle, le hanbalisme, qui a forgé les racines de l’idéologie salafiste. Les deux disciples de cette doctrine, l’imam ibn Tamiya(1263-1328) et Mohamed ibn Abdelwahab (1703-1792), en deviendron ensuite les deux références idéologiques. Abdelwahab fondera le wahabisme dont l’idéologie rigoriste fondera la monarchie saoudienne qui règne en Arabie Saoudite, entre autres émirats arabes.

De là, sont partis des « missionnaires salafistes » formés en Egypte (Université Al-Ahzar) dopés au XXe siècle par les pétrodollars. Les wahabites prônent et appliquent la « charia ». Ce salafisme s’est propagé dans le monde.

Au XXe siècle, la pensée se politise en Egypte avec les Frères musulmans (1928, Hassan el Bannah 1906-1949). On les désigne parfois « salafistes en costard-cravate » par opposition aux « salafistes en barbe et khamiss » (ou en djellaba). Ces gens veulent se retirer de notre monde pour vivre leur islam historique mai ces nostalgiques en veulent aux croisés et à ceux qui les ont chassé d’Al-Andalus (Grenade, Espagne p.e.).

Le passage vers le jihad se fait lorsque les tenants se sentent en force et recherchent la confronation que prônent les versets du Coran issus de la période de Médine et qui abrogent les versets mecquois. Récemment, Al-Quaeda et DAECH ont illustrè sans conteste la mise en oeuvre d’actions mortifères !

2 – Que veulent les salafistes ?

Cette minorité du monde musulman est active (et belliqueuse, sous le couvert de la taquiya, la visière ou apparence piétiste calme). Ils font tout pour occuper le devant de la scène avec leurs activistes militanrts effrénés et autres idéologues. La pensée salafiste occupe un grand nombre de mosquées et des publications littéraires. Il cherchent à convertir, appelant au communautarisme avec une idéologie où le politique et le religieux sont indissociables (source coranique, VIIe siècle).

Ils veulent le monde, tout le monde, le monde entier (voir les écrits de Sayyid Abu A’la Maududi, pakistanais : 1903-1979). Les Frères musulmans souhaitent ériger un groupe de pression à même de peser sur les débats nationaux et internationaux. Ils visent à faire naître un « vote musulman ». Tous les moyens sont bons même séduire nos jeunes filles éblouies, naïves, les « niqabiser », les engrosser au besoin!

3 – Combien sont-ils en France

Il est difficile de connaître avec exactitude le nombre de ces « fous de dieu » présents en France (et en Europe). Selon une estimation, 5% des 5 millions de musulmans de France sont des pratiquants réguliers fréquentant le 1.900 mosquées et salles de prière avec assiduité. Les salafistes représentent une forte minorité de ces pratiquants mais donnant l’impression d’être majoritaires par leur excitation militante, leur activisme : ils font beaucoup de « mousse ».

L’UOIF serait la filiale française des Frères musulmans, les rencontres annuelles du Bourget et le vote de la loi contre les signes religieux ostentatoires ont montré ces accoutrements vestimentaires qui donnent une idée du poids réel de ces idéologues « pacifiques ».

Il existerait une cinquantaine de mosquées ou de lieux de prière tenus par ces partisans du wahhabisme saoudien et de la pensée salafiste prosélyte.

Les mosquées salafistes wahhabites sont souvent implantées au cœur des cités populaires (en région parisienne Sartrouville, Argenteuil, Gennevilliers, etc.) ou dans d’autres grandes villes (Lille, Strasbourg, Marseille, Besançon, etc.) ainsi que dans Paris-intra-muros (Barbés, Belleville, etc.).

4 – Qui finance la propagation

Outre l’État saoudien (au travers de la ligue islamique mondiale : LIM) a longtemps financé cette idéologie conforme à son wahhabisme. D’autres états mécènes du golfe persique (Emirats) accordent aussi quelques millions de dollars pour faire rayonner le « vrai islam » (le salafisme). En France, des mosquées ont été construites avec des financements provenant de ces monarchies (théocraties) et de la LIM : Evry, Mantes la Jolie, etc. Les universités saoudiennes (Riyad, La Mecque, Médine et autres) forment des milliers d’étudiants saoudiens ou étrangers (islamiques). Ces « missionnaires » sont aussi formés au Pakistan (Karachi, etc.). Cette dernière enseigne de « déobandisme », version indo-pakistanaise du salafisme (Abu-A’la Maududi est un des précurseurs). Cette idéologie a formé les fameux « talibans ».

Les Frères Musulmans ont eux aussi bénéficié de l’aide des Saoudiens notamment pour l’ouverture du Centre Islamique de genève (fondé par Saïd Ramadan, le père de Tariq et gendre de l’égyptien Hasan el-Banna).

Quand l’UOIF est créé au début des années 60 (par des islamistes tunisiens et l’activiste libanais Fayçal Mawlawi), il y aura de nombreux soutiens émanant des émirats Arabes Unis. Le financement (entre 30 et 80%) passe par des fondations privées de personnalités arabes.

Mais il y a l’autofinancement. Les diverses mosquées de disputent le produit de la redevance de certification halal sur les viandes et produits alimentaires divers, un commerce communautaire que les salafistes ne cessent de promouvoir et de contrôler. Il est très lucratif !

5 – Quels sont les idéologues

A côté des idéologues du VIIe siècle, il y a les contemporains et notamment les Égyptiens issus de la mouvance des Frères musulmans. Citons Sayyid Qutb (1906-1966) ou Youssouf al-Qardawi (le théoricien des attentats suicides et de l’instauration de la loi divine ou charia (sharia, etc). Citons Tariq Ramadan qui se laisse complaisamment traiter de théologien alors qu’il est en rélaité un idéologue sournois de la pensée salafiste des Frères Musulmans (il est le petit fils du fondateur auquel il voue une admiration sans bornes). Bien qu’il n’hésite pas à fustiger le wahhabisme (une attitude d’opportunité visant à tromper son auditoire), il n’est ni un progessiste ni un réformateur. La pensée des Frères musulmans entre ses mains (et d’autres) est un instrument de lutte politico-religieuse (dans le droit fil de l’islam originel) destiné à propager un salafimes costard-cavate plus « doux ». Il utilise les codes de langage et d’écriture occidentaux pour abuser son auditoire et adapter son discours aux opinions publiques européennes ainis abusées, trompées. Les médias ont été longtemps dupes.

D’autres « penseurs », des saoudiens principalement, ont assuré le « rayonnement » du salafisme wahhabite. Citons le cheikh Ibn Baz (1909-1999), précheur d’un islam pur et dur (celui des versets du Coran dits de Médine ? !), Salim bin Fawzan al-Fawzan (très apprècié des salafistes occidentaux : il recommande à ses adeptes de ne pas « ressembles aux mécréants (koufars) dans ce qui leur est spécifique »). Fawzan est de ceux qui incitent les femmes à se « burquiniser » (se voiler intégralement, refusant le voile classique). Citons aussi le cheik Mohamed ibn Saleh al-Otheimine (il interdit aux musulmans de « féliciter les mécréant juifs et chrétiens notamment durant leurs fêtes religieuses ». Citons enfin le cheikh Nacereddine al-Albani (1914-1999), idéologue albano-syrien qui a produit une floraison de fatwas (édits religieux) tout aussi intégristes les unes que les autres prohibant l’usage des médias (radio et télévision) !

6 – Quels sont les relais médiatiques ?

Bien que certains idéologues interdisant les médias (notamment la télévision), d’autres appellent à ce que l’utilisation de ces médias soit exclusivement réservé à la propagation de l’islam (émission La voix de l’Islam, France 2 dimanche matin !). Les chaînes satellitaires arabes accordent une large place à ces salafistes préchant « la bonne parole », dans de multiples directions (Occident comme Orient) avec une certaine surenchère.

A quand la surveillance par nos policiers et nos services de renseignement de ces officines ?

Un Auditeur IHEDN 1985

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